Your browser does not support JavaScript!

Anzin, du patrimoine mondial de l’humanité à la blockchain

S’étirant sur plus de 250 m, le « Coron des 120 » est constitué de 6 barreaux alignés regroupant chacun 20 logements. Construit dans les années 1860 par la Compagnie d’Anzin, il est fortement éloigné des premiers corons exigus et insalubres. Porteur des courants sociaux de l’époque, le coron est récompensé en 1867 à l’Exposition universelle de Paris, comme « modèle de salubrité et de confort pour l’habitat ouvrier ». Il propose encore aujourd’hui des perspectives monumentales saisissantes, si bien qu’il a été inscrit en 2015 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, tout comme la cité pavillonnaire du mont de la Veine, la cité moderne du Moulin, le château Dampierre, et les terrils de la Bleuse Borne, richesses de la ville d’Anzin. Loin d’être repliée sur son passé, la citée du Nord a su prendre le virage de l’innovation. Labellisée @@@@@ Villes Internet, elle offre à ses concitoyens des services publics numériques de grande qualité.

La démocratie participative au cœur du projet numérique

Nées en 1989 à Porto Alegre au Brésil, les expériences de budget participatif ont, depuis cette date, fleuri de par le monde. Arrivé en France dans les années 2000, ce processus démocratique s’est réellement développé suite aux élections municipales de 2014. Près de 10 ans plus tard, les usages numériques viennent donner un nouveau souffle au projet.

À la pointe de l’Internet citoyen, la ville d’Anzin fait partie des pionnières qui ont totalement dématérialisé la procédure. Dans cette commune, le budget participatif est une enveloppe de 50 000 euros mise à disposition des habitants pour construire, rénover, améliorer ou enrichir un bâtiment, une rue, un quartier ou toute la ville. Avec le budget participatif, les Anzinois, sans condition d’âge, sont invités à proposer, par le biais d’un formulaire à remplir en ligne ou à déposer à la mairie, des projets d’intérêt général. Les dossiers validés par la commission consultative sont ensuite soumis au vote.

Après une campagne en ligne — les porteurs de projets recevables ont pu défendre leurs idées sur le site de la ville et les réseaux sociaux sous forme de vidéos — le scrutin de la dernière édition du budget participatif a eu lieu via l’application développée par Orange : Le Vote. Cette application mobile facilite l’accès et la participation aux consultations et associe les citoyens à la vie de leur commune. Plus connectés, ils sont ainsi plus engagés et directement notifiés sur leur mobile des consultations nouvelles et en cours. Les Anzinois pouvaient la télécharger puis scanner leur document d’identité pour permettre de reconnaître le votant et ainsi éviter plusieurs votes d’une même personne. À l’issue du scrutin, quatre projets ont été sélectionnés et verront le jour : une aire de jeux, l’implantation de boîtes à lire, revalorisation du château Dampierre et installation d’une tour à hirondelles.

Forte du succès de cette première utilisation de l’application Le Vote, la municipalité prévoit d’y recourir pour consulter ses administrés sur d’autres sujets.

L’Internet citoyen à la disposition de la qualité de la restauration scolaire, et de l’efficacité du service public

La ville d’Anzin a toujours eu le souci d’être au plus près des préoccupations des familles dont les progénitures fréquentent la restauration scolaire sur la qualité des repas fournis. Dans cet objectif, elle a mis en place depuis 2014 un outil permettant de recenser la satisfaction des enfants, mais également de les éduquer au goût et à l’équilibre alimentaire.  Ce recensement se faisait grâce à des questionnaires papier récoltés par les animateurs tous les jours puis transmis chaque fin de semaine à deux agents qui dépouillaient et recopiaient le tout sur ordinateur afin d’aboutir à une analyse de résultats. Une procédure longue, fastidieuse et chronophage.

Pour des raisons écologiques et d’efficacité évidentes, l’idée de créer une application a émergé. Le service informatique coordonne l’action, en partenariat avec le service jeunesse. Il a fait l’acquisition d’une application permettant la retranscription de la satisfaction des repas par les enfants et non plus par un animateur. La manipulation de cette application se fait sur tablettes mises à disposition sur chaque site de restauration.  Cet outil numérique offre de nombreux avantages et rend possible une réactivité dans les changements de composantes des repas que les enfants et les parents sauront apprécier.

Pour la démocratisation du numérique, une formation courte et gratuite aux métiers du film d’animation

La ville d’Anzin accueille sur son territoire la Serre numérique, un site d’excellence dédié à la création numérique. La Serre numérique abrite Rubika, une école rassemblant trois formations de création numérique mondialement reconnues, spécialisées en jeux vidéo, animation et design. Partant du constat que les formations « élitistes » de Rubika attirent des étudiants de la France entière, mais très peu du territoire, un partenariat a été mis en place entre la ville d’Anzin, la Communauté d’agglomération Valenciennes Métropole et Rubika pour créer une formation courte et gratuite, financée par Rubika et les partenaires, accessible à tous les jeunes du territoire de 18 à 25 ans, qu’ils soient bacheliers ou non.

Pour la première promotion, des entretiens de motivation ont été organisés en décembre 2018 afin de sélectionner dix candidats. Au terme de cet enseignement, les étudiants recevront une attestation de formation au métier d’animateur 2D, et seront parfaitement employables dans ce domaine. Au regard du prestige de l’école et la demande régionale, il ne fait aucun doute que les jeunes trouveront des débouchés.

Des politiques publiques tournées vers la jeunesse et développant de nouveaux outils démocratiques, voilà de quoi ancrer Anzin dans les territoires Internet.

Par Anna Mélin