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Économie de l’attention, le nouveau dossier du CNNum

Publié le 25 février 2022 Identités, droits et libertés

La question de « l’économie de l’attention » trouve un sens renouvelé à l’heure où des plateformes numériques ont pris une place croissante dans notre quotidien et conditionnent la grande majorité de nos activités (activités professionnelles, activités culturelles ou de loisir, activités sociales, etc.). Celles-ci offrent des opportunités économiques inédites et des bienfaits importants aux citoyens, aux entreprises ou encore à l’État. Néanmoins, les plateformes numériques se sont lancées dans une course à la captation de l’attention, notamment en raison de leurs modèles d’affaires, pour la plupart fondés sur la collecte des données et la publicité ciblée, qui ont pour but de maximiser le temps passé par les utilisateurs devant les écrans. C’est ainsi que le Conseil national du numérique (CNNum) introduit son dossier “Votre attention s’il vous plaît ! Quels leviers face à l’économie de l’attention ?” paru en janvier 2022. L’occasion pour le CNNum de revenir sur l’histoire de l’économie de l’attention et les problèmes qu’elle engendre mais également sur les solutions qui pourraient être mises en place pour y remédier.

L’attention, enjeu psychique et social de notre société

L’attention est à la fois la capacité d’un individu de concentrer volontairement son esprit sur un objet déterminé – dimension psychique -, et la sollicitude, la gentillesse envers quelqu’un – dimension sociale. Dès lors, comme le précise le CNNum, poser la question de l’attention dans le contexte actuel revient à s’interroger sur un triple enjeu : qu’en est-il, dans les sociétés de plus en plus soumises à des dispositifs numériques au service d’une « économie de l’attention », de nos capacités psychiques, de nos relations sociales, et plus généralement, de nos relations à l’environnement ?

Comme le rappelle à juste titre le rapport, il ne s’agit pas ici de jeter l’opprobre sur le numérique en l’accusant de tous les maux de la société, mais de faire preuve de lucidité sur l’impact de certains outils sur nos vies. 

L’économie de l’attention, un modèle consumériste en bout de course

Les modèles économiques basés sur la captation de l’attention permettent l’enrichissement très rapide et à très court terme de quelques entreprises numériques principalement américaines. Néanmoins, les menaces qu’elles font peser à la fois sur les capacités psychiques et cognitives individuelles, sur les relations sociales et intergénérationnelles, ainsi que sur notre rapport à l’environnement sont indéniables.

Des solutions peuvent émerger

Pour le CNNum, trois axes de perspectives peuvent être définis. La mise en place de nouveaux droits et obligations, tels que le droit d’être informé·e sur les dispositifs de captation attentionnelle ou encore la mise en place d’une politique européenne permettant de lutter contre les risques qu’entraînent les modèles d’affaires relevant de « l’économie de l’attention ». Des leviers politiques, sociaux, éducatifs peuvent également être activés comme par exemple le fait de sensibiliser les citoyen·nes aux enjeux psychiques et sociaux de l’économie de l’attention et le renforcement de l’éducation critique et pratique aux médias numériques dans le cadre de projets scolaires et extrascolaires. Enfin, il est nécessaire de soutenir, concevoir et développer de nouvelles pratiques et de nouveaux dispositifs numériques qui renforcent l’attention conjointe et les liens sociaux sans réduire les individus à des comportements pulsionnels ou à des mécanismes cognitifs.

➡️ Lire le dossier complet

 

Par Anna Mélin