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Retour sur les États généraux du numérique pour l’Éducation

Publié le 12 novembre 2020 Education

Les États généraux du numérique pour l’Éducation se sont tenus les 4 et 5 novembre 2020 à Poitiers. Ils ont été précédés d’une consultation nationale lancée en juin par le ministre Jean-Michel Blanquer et constituent un des axes du Grenelle de l’Éducation. 26 839 personnes ont répondu au questionnaire en ligne. Les États généraux du numérique territorialisés (EGNT) se sont tenus entre le 7 septembre et le 16 octobre 2020 dans les 18 régions académiques. Organisés sous l’égide des recteurs de régions académiques, avec l’accompagnement de la Direction numérique pour l’éducation, le partenariat de la Banque des territoires et l’appui de Réseau Canopé, ils associaient l’ensemble des partenaires de l’écosystème éducatif.

40 propositions ont été formulées à l’issue de ces États généraux. Cette démarche de consultation a fait suite à un contexte très particulier lié à la crise sanitaire.

Le 3 novembre se déroulait une journée préparatoire dédiée aux collectivités. L’association Villes Internet y était représentée par Loïc Damiani, adjoint au maire de Fontenay-sous-Bois et vice-président de Villes Internet.

 Loïc Damiani, vice-président de l’association Villes Internet, adjoint au maire de Fontenay-Sous-Bois, revient sur cet événement.

Vous avez représenté l’association Villes Internet lors des récents états généraux du numérique pour l’éducation. Quel est le sens de la participation de l’association à cet événement ?

L’association Villes Internet est spécialisée dans les initiatives promouvant le développement de l’Internet citoyen. Le « cœur de métier “de notre réseau est de porter la parole des collectivités locales dans le domaine du numérique. Les institutions dont nous sommes les représentants ont des compétences et donc une expertise sur ces questions. L’éducation au sens large et l’école en particulier sont des domaines dans lesquels nous intervenons quotidiennement. Nous avons donc des idées à partager et des suggestions à porter.

Quarante propositions ont émergé des échanges. Quelles sont celles qui concernent particulièrement les collectivités territoriales ?

 Parmi les propositions un grand nombre concernent les communes, les intercommunalités, les départements et les régions, collectivités qui participent chacune à leur niveau à l’équipement informatique des établissements scolaires. Mais au-delà du matériel et de la connexion, nous sommes les acteurs directement au contact des habitants et habitantes. À ce titre, nous sommes les premiers dans nos actions quotidiennes à lutter contre la ‘fracture numérique ‘et l’illectronisme. Les agents municipaux sont souvent les premiers à accompagner les familles dans leurs démarches. Ils sont donc bien placés pour participer à former la population au plus près de ses besoins à la culture numérique. Les structures municipales comme les Espaces Publics Numériques et tiers lieux sont des ressources pour faire avancer le numérique pour tous et fournir des aides qui répondent aux besoins de connaissances partagées des usagers. Villes et villages sont des acteurs incontournables du développement de la citoyenneté numérique.

La crise sanitaire à laquelle nous faisons face accentue les attentes vis-à-vis du numérique. Pensez-vous qu’entre le premier confinement et le deuxième, des solutions ont vu le jour ? Est-ce suffisant ?

Confinement, reconfinement, si l’imagination et l’agilité des enseignants ont été très souvent importantes et ont pris des chemins numériques, force est de constater que le compte n’y est pas. Entre le déconfinement de mai et les congés d’été, les établissements scolaires n’ont eu que peu de temps. Certes, l’ensemble des acteurs a constaté que le numérique est un moyen incontournable de la vie confinée, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Si certaines institutions ou individus ont eu l’espoir d’un retour à une situation où l’on aurait pu faire ‘comme avant’ et comme si rien ne s’était passé, on constate qu’il n’en est rien. Au-delà des déclarations d’intention, on a encore parfois l’impression d’une seconde impréparation. Cette situation souligne par exemple l’importance de la formation de tous aux outils et aux usages du numérique. Enseignants comme agents des services publics locaux ont encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins imposés par l’évolution de la pandémie. Les réunions de réflexion comme les états généraux apportent des pistes de réponses. Les ambitions affichées doivent maintenant se concrétiser par la mobilisation de moyens humains et financiers. Il y a urgence à agir !

 

Pour aller plus loin, lire notre dossier spécial sur l’éducation aux médias. 

Par Anna Mélin