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Le groupe de travail “numérique éducatif” nous a permis d’établir un canal d’échange direct avec le ministère de l’éducation nationale, c’est très précieux

Publié le 1 avril 2022 Education

Emmanuel Allard est maire d’Allonne, vice-président de la communauté de communes Parthenay-Gâtine, membre du groupe de travail « Numérique éducatif » de Villes Internet.

Quel regard portez-vous sur la place du numérique éducatif dans les motions adoptées par les trois derniers Congrès nationaux des élu·es au numérique ?

Les motions ont évolué, nous les avons portées chaque année dans le bureau du Premier ministre. En 2019, on voyait déjà poindre cette nécessité d’accompagnement à tous les niveaux. La pandémie a entraîné le développement du travail et de l’école à domicile et a révélé que les choses n’étaient pas acquises. Villes Internet, à travers ses différents acteurs, arrive à synthétiser les objectifs en s’enrichissant à chaque fois de tous les partages. Nous nous rendons compte que les difficultés se retrouvent dans beaucoup de territoires et nous trouvons ensemble des solutions.

Par le travail sur ces motions et notre investissement au sein du comité des partenaires, nous avons déjà une écoute régulière du ministère de l’Éducation nationale. Cela ne nous permet pas encore d’avoir un échange horizontal, mais nous avons établi un canal d’échange direct, c’est quelque chose de précieux.

Le ministère de l’Éducation nationale interroge les élu·es sur la stratégie 2022-2027 en cours de construction, quelles sont vos recommandations ?

Lorsqu’on travaille sur le numérique, il faut une vision à long terme. Il faut accompagner les personnes et réduire la fracture qui se crée : certaines personnes baignent dans le numérique et sont très à l’aise mais d’autres vivent en dehors des modèles numériques et ne doivent pas être laissés sur le bord du chemin. La vision à long terme proposée par le ministère de l’Éducation nationale permet de mieux les accompagner, de réduire petit à petit ces fractures.

Les territoires numériques éducatifs [10 départements étaient concernés en 2021] représentent une concentration énorme de moyens sur un temps relativement court. Il est peut-être difficile d’absorber cette concentration de moyens pour être efficace. Il faut trouver un équilibre entre une concentration de moyens et un saupoudrage inefficace. C’est cet objectif que poursuit le programme 2022-2027.

Vous faites partie du groupe de travail numérique éducatif de Villes Internet, quels en sont les objectifs ?

Au sein du groupe de travail, nous avons une vision partagée, structurée, qui nous permet d’apporter une contribution large qui intègre les territoires ruraux, les métropoles, les expériences croisées. 

L’objectif du groupe de travail est de mettre en commun les expériences des villes internet dans toutes leurs diversités — ce qui est la force de Villes Internet — et de porter leurs voix au sein du comité des partenaires. Nous partageons un regard croisé, tant sur les solutions techniques que sur l’ensemble de l’organisation, de l’accompagnement, de la volonté politique. Villes Internet, avec son regard historique sur les usages du numérique et tous ses membres qui sont habitués à partager leurs façons de faire, porte une parole singulière, complémentaire de celles des autres associations d’élu·es.

Quelle stratégie du numérique éducatif déployez-vous dans votre territoire ?

Notre territoire s’est construit en 2014 en réunissant quatre communautés de communes. Nous avons commencé par faire un important travail d’harmonisation sur les équipements dans les écoles, notamment sur les outils mis à disposition. Nous travaillons avec l’Éducation nationale pour que la formation soit à la hauteur pour permettre d’exploiter correctement les ressources mises à disposition. 

Nous avons par ailleurs développé des points d’entrée pour accueillir les personnes qui ont besoin d’accompagnement numérique. Les espaces publics numériques avaient pour enjeu de fournir un lieu et du matériel, aujourd’hui nous sommes dans un accompagnement des usages et des usagers sur les démarches administratives et sur un apprentissage au quotidien des différents outils. Les rendez-vous peuvent avoir lieu dans les mairies ou dans d’autres services publics. Nous avons essayé de tisser un réseau pour répondre aux besoins des citoyen·nes éloigné·es du numérique. Parallèlement, nous avons également répondu aux demandes de celles et ceux qui ne sont pas éloigné·es mais qui ont besoin d’une connexion de qualité. Dans deux ans, tous les habitant·es du territoire devraient être fibrés ou en passe de l’être. 


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Par Anna Mélin